La formation des dentistes s’étoffe !

Les fauteuils ouverts aux Tourangeaux en mal de praticien ont avant tout vocation à assurer a formation pratique des futurs dentistes. (Photo NR, Hugues Le Guellec)

Article de la Nouvelle République du 27/05/2025
"En raison d’un grand nombre de demandes, nos agendas sont complets pour les quatre mois à venir." Il n’aura pas fallu un an pour que le carnet de rendez-vous du service de médecine et de chirurgie bucco-dentaire du CHRU de Tours affiche complet.
Inauguré en mars 2024 en grande pompe, en présence des deux ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur, il se présentait comme le bateau amiral d’un renouveau de la démographie des chirurgiens dentistes en région Centre-Val de Loire, et d’un renforcement de l’offre de soins.

Dans les couloirs encore fraîchement peints, les externes sont bien là, à deux pas de leur faculté, prodiguant des soins sous la tutelle de chirurgiens-dentistes seniors.
Le nombre d’étudiants formés sur place augmente à chaque nouvelle promotion, tout comme le nombre de fauteuils dédiés aux soins.
À l’horizon 2030, cinquante diplômés devraient sortir chaque année de cette formation recentrée en région Centre-Val de Loire.
Avec de premières installations en cabinet de ville à l’horizon 2027-2028.

Une offre de soin supplémentaire

« Avant la création de ce service hospitalier associé à la faculté, les étudiants reçus après la première année d’études santé partaient se former à Montpellier, Nantes ou Clermont-Ferrand : d’ici deux ans, ils seront tous formés à Tours » pose le Pr Frédéric Denis, chef de ce nouveau service de médecine et de chirurgie bucco-dentaire et doyen de la faculté d’odontologie de Tours. Partant du constat fait par l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) selon lequel la majorité des étudiants restent à proximité du lieu où ils ont fait leurs études, les jeunes diplômés devraient à terme venir renforcer l’offre de soins dentaires de la région.
Dans les rangs des futurs diplômés, la théorie semble se confirmer : « Pour ma part, je n’ai encore rien décidé, mais la plupart des étudiants de ma promotion [la première tourangelle] envisagent de rester dans la région », estime Valentin, étudiant de 4 année, entre deux soins.

« Dans la moyenne basse »

Une partie s’apprête même à se lancer dans un contrat d’engagement de service public (CESP), et donc à commencer leur carrière dans une zone sous-dotée.
« Actuellement, en termes de démographie, on est dans la moyenne basse, avec de grandes disparités entre la Métropole de Tours et des territoires plus éloignés », situe le Pr Frédéric Denis.
L’Indre-et- Loire compte 67 dentistes pour 100.000 habitants – 2 points sous la moyenne nationale –, l’Indre seulement 36.
Quant aux fauteuils ouverts aux Tourangeaux en mal de praticien, ils ont avant tout vocation à assurer la formation pratique des futurs dentistes.
« Nous prenons des patients hors hospitalisation, c’est bien une offre de soins supplémentaire, mais nous n’avons pas la capacité d’absorber la demande à la hauteur des espérances » , tient à cadrer le chef de service.  
Reste qu’une nouvelle série de cabinets ouvrira à la rentrée, spécialisée vers les soins aux enfants, portant à 25 le nombre de fauteuils ouverts à la consultation. Ce nombre sera porté à 32 à l’horizon 2030.

Mariella Esvant

Article de La Nouvelle République 
https://www.lanouvellerepublique.fr/tours/au-chru-de-tours-on-forme-desormais-les-chirurgiens-dentistes-de-demain-1748363721